Depuis l’avènement de l’affaire Kpatcha Gnassingbé et à quelques mois seulement de la prochaine échéance électorale, le parti au pouvoir est sous la menace d’un effet de boomerang. La machine Rpt semble se retourner contre lui-même. Tant à Lomé que dans son fief électoral à Kara. Il est à remarquer que depuis quelques mois au nom d’une certaine politique de ‘décentralisation’, une partie considérable des grandes rencontres nationales comme internationales qu’abrite le Togo est dirigée vers Kara. Cette fameuse politique de décentralisation, vient alimenter les spéculations selon lesquelles, « le petit veut faire de Kara la capitale politique du pays à l’orée 2010 », une stratégie qui ferait partie de son opération de charme pour arracher l’électorat dans cette région.
On se rappelle qu’au mois de février dernier, c’était le ministre de l’agriculture Kossi Messan Ewovor qui avait donné le ton avec son fameux forum de relance de l’agriculture’. Rien qu’au cours de ce mois de juillet, outre les luttes traditionnelles, des forums, des rencontres culturelles et sportives ont été tenu à Kara. Un politique analysera qu’au-delà du mobile de décentralisation, Faure Gnassingbé voudrait récupérer tout cela en son compte pour 2010. Autrement, c’est une façon à lui de dire à ces frères qu’il ne les a pas oubliés mais qu’il va même déplacer une partie de la capitale chez eux.
Et comme pour renforcer cette démarche, tout est mis en œuvre parallèlement pour faire croire que Faure a toujours conservé sa popularité à Kara malgré les évènements du 12 Avril. On s’active à distribuer des billets de banque à la pauvre population pour les mobiliser à aller chanter et danser pour le ‘président’. Pourtant les infrastructures comme les populations dans cette 2e ville du Togo ne sont pas mieux lotis que leur frère de la capitale. Pire leur situation la précarité est si ambiante à Kara qu’on ne croirait pas se trouver dans le fief du parti au pouvoir. Une situation qui contraint les jeunes filles de la région à s’adonner au lucre du sexe. Le sexe est devenu un objet de rue à Kara. Et il est devenu pour tout séminariste qui y va l’intérêt second, après l’objet principal qui les y amène. Loin d’être un vice culturel ce phénomène n’est que la conséquence du manque d’infrastructures pourvoyeuses d’emploi dans cette localité. « Qu’est-ce qu’on peut faire à Kara ? » nous a rétorqué Méhèza, 22 ans bachelière en comptabilité, fille ainée de ses parents et obligée de vendre au marché de Kara, par faute de moyen pour continuer à l’Université de Kara. En attendant que son oncle soit près à l’accueillir à Lomé où elle viendra chercher un boulot, elle est devenue commerçante par faute de structure en place pour l’engager comme comptable.
«Il y a tellement peu de structures ici qu’on est tous obligé de se tourner vers Lomé» s’est plaint Meheza. Au lieu de créer dans son fief des structures pourvoyeuses d’emploi aux jeunes, le pouvoir Rpt préfère plutôt leur servir de l’argent politique qu’ils obtiennent juste par simple effort de militantisme. Pour les plus jeunes qui n’ont pas encore le bras et la carrure nécessaire pour faire du militantisme et du clientélisme politique, la misère les emballe en attendant. Il est choquant de voir dans le fief du parti au pouvoir des petits enfants qui se tiraillent sur les miettes de mets dans des poubelles. Et pourtant, les fils de cette localité ont été les mieux placés dans ce pays ces quarante dernières années. Mais quand il leur arrive de descendre dans leur localité natale c’est pour s’y offrir un tourisme sexuel à coup de liasses de CFA. Lire la suite
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