Répression systématique des élèves : Le Gouvernement se plait à fabriquer des « révoltés » au Togo


Pour avoir suivi certains élèves qui manifestaient leur colère envers le gouvernement suite au mouvement de grève lancé par leurs enseignants, je me rends compte qu’au-delà de ce mouvement de colère, on risque d’avoir un pays rempli de

Des policiers en pleine répression des élèves

rebelles.

D’une part, ce n’est pas volontaire de la part de ces élèves de manifester. Ils ont été délogés des classes de cours par leurs grands frères de l’université de Lomé dont les locaux sont encore mis sous scellés. Du coup, ces élèves du pimaire et du Collège se sont vus encouragés à manifester leur solidarité envers non seulement leurs grands frères mais aussi envers leurs instituteurs qui ont délaissés la craie pour réclamer de meilleures conditions de vie et de travail.

Seulement, comme s’est toujours illustré le gouvernement, la réponse est avec les grenades lacrymogènes. Les élèves manifestent pacifiquement et ils sont dispersés par des grenades lacrymogènes. Pour avoir été au centre de ces mouvements, je me rends compte qu’en réalité, ces élèves n’avaient aucune intention de lancer des projectiles. Cette scène que j’ai suivi de fond en comble au quartier Avenou à Lomé le peint si bien.

Au prime abord, des élèves ont été contraints de sortir des classes sur insistance de certains jeunes assimilés à des étudiants, même si rien ne le prouvait.

Ils se retrouvent après dans la rue après une course effrénée, de peur de se faire taper dessus par ces jeunes. Par groupe, et visiblement par affinité, ils discutent alors qu’à une cinquantaine de mètres, se dresse un cordon de policiers. Pour quelle raison ? Au départ, j’ai cru que c’est pour les empêcher d’aller sur la route nationale.

Une trentaine de minutes après, les élèves se sont mis dans une autre course déchaînée pour se disperser quand les policiers ont brandit leur lance grenade. La première détonation ne s’est pas fait attendre.

Ainsi a commencé la riposte par des projectiles. « Pourquoi des grenades lacrymogènes contre des élèves, des écoliers d’à peine 10 ans ? », me suis-je demandé. Certains en ont pris (les gaz ndlr)  dans les yeux et ont commencé par pleurer. Cela a visiblement fait monter l’adrénaline du côté des élèves dont même les mineurs ont retroussé les manches pour lancer des projectiles. Si à ce bas âge, le gouvernement habitue les enfants aux grenades lacrymogènes comme des voleurs fieffés, des bandits de grands chemins, indubitablement, ils sont en train de former des révoltés, des rebelles qui se retourneront contre eux-mêmes. Le drame est que cela ne se passe pas qu’à Lomé mais pratiquement sur toute l’étendue du territoire nationale jusque dans certaines villes considérées comme fief du parti au pouvoir. Peut-être que c’est ce que l’Etat veut si non, c’est la pire des solutions à une contestation estudiantine ou des élèves.

Certains observateurs se demandent si l’argent qui sert à acheter les grenades contre les populations ne peuvent pas servir à investir dans l’humain et réduire le mécontentement social.

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Une Réponse

  1. […] sans distinction de lieux, de sexe ou encore de corps de métiers ». Femmes, hommes, vieillards, petits et grands ont déjà inhalé les gaz lacrymogènes ou du moins subi les affres du gouvernement RPT […]

Répondre à Révolution Kpatima : Quand le gouvernement fait de la répression, la chose la mieux partagée « Sylviocombey’s Weblog Annuler la réponse.