Des dépotoirs transformés en source de gagne pain.


Les dépotoirs, loin d’être un lieu pour y déverser des ordures, est devenu est devenu pour d’autres, un véritable créneau pour pouvoir se procurer leur pain quotidien. Chaque jour et à des heures précises, ils sont nombreux à faire le tour de ces dépotoirs, à la recherche des boites de conserves qu’ils compressent et les revendent en retour mais aussi du chardon de chauffe. Alors qu’ils croient en tirer leur profit, la situation les expose à toute sorte de maladie.

Un enfant traînant sur le dépotoir de Bè-klikamé

Il suffit de se rendre à un dépotoir à une heure ponctuelle pour constater des enfants s’y promener, sachets à la main, à la quête de leur butin. Le butin pour eux, ne sont que des boites de conserves qui y trainent. C’est bien le cas du dépotoir de Bè Klikamé. Là, ce sont des enfants tout âge confondu, accompagnés des fois de leurs mamans ou de mère de famille. Ils y vont pour chercher des boites de conserves ou tout objet en métal. Ces objets sont en retour assez bien compressés afin qu’ils puissent avoir un poids conséquent. Ils s’efforcent à trouver le maximum possible. Le produit fini est soumis à la pèse et est donc payé en conséquence.

Une dame rencontrée à quelques mètres dans un champ d’adémè atteste les voir y défiler à longueur de journée. « Ils ramassent tout ce qu’ils trouvent utile » confie-t-elle, avant d’ajouter que « quand on dépose des écrans d’ordinateurs, des postes téléviseurs ou tout ce qu’ils pensent être vendables, ils les ramassent ». Là, ils ont leur endroit précis où ils se retrouvent après pour faire décomposer leur butin. Déjà à 5 heures, ils y défilent. Il suffit qu’un camion y renverse un tas d’ordures ou que les ménagères viennent le faire qu’ils s’y faufilent. La situation est  pareille dans la soirée au crépuscule du soleil.

La situation leur fait-il honte ? La plupart de certains que nous avons approchés ont préféré ne pas répondre à nos questions. Un petit garçon rencontré sur les tas d’ordures fait noter que lui, il y va pour chercher fréquemment du charbon de chauffe pour sa maman. Il se promène ainsi donc de tas d’ordures en tas d’ordures. A en croire le petit David, c’est une manière à lui d’aider aussi sa mère de pouvoir leur faire du feu au retour des classes. Des fois, explique t-il, il leur arrive de ne pas trouver assez et si les jours précédents c’est pareil, il leur arrive de ne pas manger. Une conséquence qui l’amène à bien fouiller et remuer les ordures.

D’autres par contre,  préfèrent ne même pas ouvrir leur bouche et vous quitte dès que vous abordez le sujet. Par ailleurs, la dame rencontrée dans le champ d’adémé, et qui a requis l’anonymat, estime que cette routine la tente elle aussi. « Même moi je le ferai si ce n’est pas que mon mari et toute la maisonnée me l’ont interdit » a-t-elle expliqué insinuant que « c’est par manque de boulot »

Sur ces dépotoirs comme c’est le cas de celui d’Adjinamoto à Adidogomé, des gens y viennent non seulement pour y verser des ordures, pour ramasser  leurs ‘objets vendables’ mais, pour y faire leur besoin. Ces déchets en majorité composés de matières organiques, vont entrer dans une phase de putréfaction et les mouches qui sont d’ailleurs vecteurs de maladie n’hésiteront pas à jouer leur rôle. La situation expose donc tous ceux qui y vadrouillent à toutes sortes de maladie en l’occurrence des maladies gastro-intestinales le choléra, la fièvre typhoïde et autre encore.

Ces dépotoirs sauvages sont plus d’une cinquantaine à Lomé mais le phénomène ne se limite pas seulement à Lomé. Il est présent presque dans toutes les villes du pays, de Djankassè à Cinkassé. Il est urgent d’appliquer les textes que de les laisser dormir dans les tiroirs. Le ministère de l’environnement avait pourtant adopté des textes qui interdisent le dépôt de déchets à des endroits et qui vont nuire à la santé de la population.

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